Les solutions anti-drones de MC2 Technologies équiperont les armées
Alors que MC2 Technologies a présenté ses innovations dans le domaine de la lutte anti-drones, le Ministère des Armées devrait prochainement percevoir des fusils brouilleurs Nerod F5-F.
MC2 Technologies a profité du mois de décembre pour présenter, lors d'un événement tenu les 15 et 16 décembre, ses innovations dans le domaine de la lutte anti-drones.
Trois systèmes étaient particulièrement mis en avant : le NEROD RF, le NEROD HG et le FlyJam.

Les deux premiers correspondent à des fusils brouilleurs et le dernier à un drone doté de capacités de brouillage, permettant d'éviter l'exposition des opérationnels.

Sur le plan des fusils brouilleurs, la version HG correspond à une version compacte et de petite taille, facilement transportable grâce à son poids (2 kg).
La version RF quant à elle correspond à « la nouvelle génération du fusil anti-drone développée au plus proche des forces armées pour répondre aux exigences terrain », rapporte l'industriel.
Le NEROD RF correspond à la version modernisée du F5, qui viendra d'ailleurs équiper l'Armée de l'Air et de l'Espace. Imaginé à partir des Retex opérationnels, ce fusil « brouille sur 7 bandes de fréquences comparées aux 5 bandes de son prédécesseur », complète MC2.

Armée de l'Air et de l'Espace.
C'est pourtant bien la version F5 qui viendra équiper les armées françaises, en complément des systèmes Milad.
Ces solutions permettront aux forces de se prémunir contre la menace des mini-drones, aussi bien sur le territoire national qu'en opex.
L'Armée de l'Air et de l'Espace continue de s'investir sur ce segment et mène notamment des exercices afin d'identifier les solutions les plus innovantes.
C'est notamment dans ce sens que s'est tenu l'exercice Ladex, du 2 au 6 novembre dernier, sur le champ de tir de Captieux.
Cet entraînement avait pour but la « standardisation des procédures de lutte anti mini-drones et l'évaluation des modes d'action face à différents profils d'attaques, ainsi que l'évaluation capacitaire des matériels dans un contexte se rapprochant le plus possible de la réalité du terrain », nous explique le CFA (commandement des forces aériennes). Pendant toute la durée de l'exercice des opérateurs des escadrons de défense sol-air de Mont-de-Marsan, Istres, Saint-Dizier et Avord se sont ainsi réunis pour expérimenter différents systèmes.
Différents scénarios ont été imaginés, allant jusqu'aux essaims de drones afin de venir saturer les systèmes de défense.
Capacités.
L'objectif est ainsi de pouvoir doter les armées de moyens complémentaires, en plus du système Milad, développé par CS Group.
Si 50 systèmes devaient initialement être acquis, pour le moment seuls 18 ont finalement été commandés par les armées, dont 10 ont été évalués au cours de l'année. « A terme ces systèmes intègreront plus de 300 brouilleurs répartis entre ceux du fabricant français MC CLIC et ceux de l'australien Drone Shield », nous indique le Ministère des Armées.
Reste à savoir la façon dont les deux solutions seront articulées car il s'agit malgré tout de systèmes bien différents.
En effet, la version du Milad commandée par la DGA correspond à un système fixe, doté de moyens de neutralisation par brouillage. A l'inverse, les brouilleurs de MC CLIC et de Drone Shield correspondent à des systèmes portatifs, tout comme le NEROD F5-F. Si ces systèmes peuvent être déployés de façon complémentaire dans le cadre d'une opération d'envergure type DPSA, difficile d'imaginer comme les fusils seront intégrés sur la plateforme Milad, d'autant qu'il est déjà prévu d'intégrer sur les Milad des mats brouilleurs.
En parallèle, des systèmes de brouillage similaires sont également employés en OPEX, dans le cadre de l'opération Barkhane.
Si pour le moment, en BSS, la menace des mini et micro drones se tournent principalement vers de l'observation et de l'espionnage, les armées n'en restent pas moins vigilantes sur les évolutions possibles.
« Les armées se préparent à l'amplification de la menace drone sur le théâtre sahélien.
A ce sujet plusieurs bases au Mali disposent d'armes spécifiquement employées pour la lutte anti-drones.
La force Barkhane s'est notamment dotée de fusils CALI2, du fusil de neutralisation par brouillage Nightmare et de filets anti-drones », complète le Ministère des Armées.
Cette publication a été modifiée et réécrite par Cédric Giboulot pour les lecteurs de Centraledrones.com.
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