Défense. Les drones vont-ils devenir l'arme suprême ?
Par arme suprême, nous entendons une arme offensive qu'aucun système défensif ne peut détecter, atteindre et détruire.
Nous avons déjà évoqué la question des drones de combat et de la guerre hybride dite aussi guerre de zone grise (gray warfare area) qu'ils obligent à mener pour s'en défendre.
Ceci à propos de l'attaque revendiquée par des rebelles houthis contre la raffinerie d'Arabie saoudite.
Elle aurait été conduite par une combinaison de missiles et de drones ou UCAV (unmanned combat aerial vehicle ) dont étaient dotés ces houthis.
On avait à l'époque pensé qu'ils se les étaient procurés auprès de l'Iran, mais il apparaît aujourd'hui qu'ils auraient pu très facilement les fabriquer eux-mêmes, sans même disposer d'ateliers spécialisés.
Est-il aujourd'hui possible de s'en protéger ? Un article détaillé de Stephan Bryan, que vient de publier Asia Times sous le titre Urgent race for a reliable drone killer, Researchers explore solutions to destroy cheap and deadly aerial threats, fournit la réponse à cette question ?

Le système dit « Tueur de drones » qui serait nécessaire n'existe pas encore.
On retrouve dans le domaine des drones une vieille question qui hantent depuis des siècles les stratèges militaires. Dans la course entre les inventeurs de nouvelles armes et ceux qui cherchent à se défendre, ce sont toujours les premiers qui ont une longueur d'avance...ceci pour une raison très simple : afin de concevoir une arme défensive, il faut plus de temps que pour réaliser une arme offensive, notamment parce que cette arme offensive doit d'abord exister avant que l'on puisse chercher à s'en défendre.
Concernant les drones, ils posent des problèmes aujourd'hui insolubles, non seulement aux militaires, mais aussi aux services de police. N'importe qui ou presque pouvant s'en procurer, tout gangster ou apprenti gangster pourront utiliser de tels drones pour se battre contre des gangs rivaux, mais surtout pour neutraliser, au moins momentanément, les « forces de l'ordre » désireuses de les combattre.
De plus, certains de ces drones, par leur petitesse et leur indétectabilité, pourront pénétrer dans des structures telles que les guichets bancaires pour obliger les employés à satisfaire les exigences des malfaiteurs qui les utilisent.
Sans être accusé de pessimisme, on peut prévoir que les prochaines années verront se multiplier des drones au service des organisations criminelles.
La seule façon pour les Etats de s'en protéger serait d'interdire systématiquement et à qui que ce soit l'usage de ces drones.
Mais qui fera respecter cette interdiction s'ils deviennent de plus en plus répandus.
De plus, l'interdiction devrait paralyser un grand nombre de services et d'entreprises utilisant des drones pour, par exemple, cartographier des zones géographiques intéressantes ou délivrer à domicile les commandes de clients ayant utilisé les téléservices. En fait, les sociétés devront s'habituer à cohabiter avec des drones au service de divers activités délictueuses, comme elles se sont habituées à coexister avec les automobiles.
Les plupart des délits sont commis en utilisant à un moment ou un autre une ou plusieurs voitures efficaces. On se souviendra du gang dit des « tractions avant », longtemps insaisissable par une police en étant restée aux précédents modèles d'automobiles.
Cette publication a été adaptée par Cédric Giboulot pour les lecteurs de Centraledrones.com.
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