La douane s'équipe de drones pour ses contrôles routiers
Les douaniers obtiennent du renfort et pas n’importe lequel. Il sera aérien et robotisé. Des drones vont maintenant patrouiller pour tenter de débusquer d’éventuels contrevenants. Une démonstration était organisée ce mercredi matin à Cheratte, en province de Liège.

La douane volante, n’a jamais si bien porté son nom.
Avec l’acquisition d’un drone ultra-sophistiqué, elle étend ses capacités de réaction. Raphaël Lheureux fait partie de l’équipe de douaniers de Grâce-Hollogne.
Il en a déjà constaté toute l’utilité. "L’efficacité du drone, c’est de pouvoir suivre le véhicule, grâce à son super zoom (x30).
Les automobilistes que nous souhaitons contrôler n’obtempèrent pas toujours aux injonctions des agents qui font du rabattage. Ici, à Cheratte, nous avons en plus la problématique de l’échangeur.
Après notre contrôle, trois directions sont possibles dans l’échangeur et pour peu que nos agents prennent la mauvaise direction en poursuivant le fuyard, le véhicule est perdu…"
Il suit et surveille
Le drone est équipé d’une caméra full HD, thermique, qui tourne à 360°.
De quoi pouvoir porter assistance de nuit. Mais aussi filmer des comportements suspects.
Patrick Badot est conseiller douane et accises à Grâce-Hollogne.
Plus tôt dans la journée, le drone a montré son efficacité : "Quand les motards rabattent une voiture, les délinquants ont tendance à jeter les pacsons de drogue par la fenêtre.
Et ça, le drone peut le voir et nous dire exactement où se trouve la drogue jetée. C’est une preuve qui peut s’ajouter au PV".
Technologie de pointe
Naturellement piloter un tel engin n’est pas à la portée de tous.
Il faut réussir une série d’examens, obtenir un permis. Sa conduite est parfois délicate, comme en témoigne Grégory, son pilote attitré : "Le plus délicat serait que le drone tombe à un mauvais endroit. Or, nous sommes près d’une autoroute, ça peut vite déclencher un carambolage. Ici, il y a beaucoup de monde, ça peut causer de graves blessures, notamment à cause des hélices."
L’investissement est important : plus de 90.000€.
Avec son propre drone, la douane est aujourd’hui autonome, elle ne dépend plus de la police ou de l’armée.
Les douaniers sur place s’accordent pour le dire : c’est assurément un vrai bond dans la modernité.
Repérer les largages de drogue dans le port d'Anvers
"On aura aussi un drone protégé par une coque" nous explique Florence Angelici, pour l'administration des douanes. "Avec cette coque, le drone sera capable de circuler à l'intérieur de bâtiments, par exemple un énorme hangar où on devrait faire un contrôle et avoir une vue d'ensemble.
Cette coque va protéger le drone s'il se cogne contre un mur ou un conteneur.
On va aussi acquérir un drone qui pourra être utilisé en mer. L'appareil pourra rester fixe sur un point précis.
Et avec ça, on va essayer de repérer ce qui se fait beaucoup, c'est-à-dire les largages de drogue.
Les trafiquants s'approchent du port et ils larguent la drogue dans des paquets qu'ils laissent flotter et qui seront récupérés plus tard par des complices sur d'autres bateaux plus petits.
C'est typiquement le genre de choses que le drone va pouvoir repérer. Parce qu'il sera haut et parce que le bruit de son moteur sera couvert par le vent et les machines des bateaux.
Le drone pourra voir les colis en train de flotter avant que les complices ne viennent les repêcher."
Cette publication a été adaptée par Cédric Giboulot pour les lecteurs de Centraledrones.com. Le blog de Centraledrones est une sélection des meilleures articles concernant l'aérien, les sous marins, et les drones terretres sur le web.
