Des drones et des applis contre le paludisme
Les nouvelles technologies sont aujourd'hui mises au service de la lutte contre la propagation des moustiques, porteurs de la maladie. La preuve en cinq exemples.
Des drones et des applis contre le paludisme - Libération
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Quelque 3,2 milliards de personnes sont exposées au paludisme selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), maladie causée par des parasites transmis par les piqûres de moustiques infectés. Si 57 pays ont réussi à réduire d’au moins 75 % les nouveaux cas en 2015, l’épidémie perdure, avec 214 millions de cas cette même année.
L’OMS, dans sa stratégie de lutte contre le paludisme espère, d’ici 2030, l’éliminer dans au moins 35 pays où on pouvait l’attraper en 2015. Elle pourra compter sur les nouvelles technologies pour améliorer la sensibilisation, la lutte contre les moustiques ou l’étude de la propagation de la maladie.
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1 - Un drone pour capturer des moustiques
Chez Microsoft, les chercheurs ont développé un prototype de drone qui embarque un piège à moustiques robotisé. Ce projet vise à anticiper les épidémies en identifiant les maladies infectieuses véhiculées par les insectes. L’engin embarque aussi tous les instruments d’un laboratoire miniaturisé d’analyse biologique et transmet les données en temps réel sur une plateforme informatique. La suite de l’opération est encore électronique : pour l’identification des virus, des logiciels spécialisés séquencent ensuite le génome des virus découverts dans les insectes.
2 - Au Malawi, l’interactivité pour éduquer
Au Malawi, le paludisme fait des ravages. Le ministère de la Santé du pays distribue à titre préventif des moustiquaires traitées aux insecticides. Mais certaines communautés ne comprennent pas toujours l’utilité. Depuis 2015, le ministère a lancé la série radiophonique Moyo ndi Mpamba ! (La vie est précieuse !). Cette émission utilise le divertissement à des fins d’éducation en montrant des personnages qui rencontrent des problèmes similaires à ceux des Malawites. Les auditeurs sont encouragés à réagir par SMS ou les réseaux sociaux. Cette interactivité permet aux auditeurs de poser des questions et de participer à un débat. Une réussite, selon ses promoteurs, puisque cette campagne aurait touché plus de 55 % de l’audience ciblée.
3 - Un smartphone pour le diagnostic en Ouganda
Le diagnostic de la maladie est un des points clés de la lutte contre le paludisme. Un malade, Brian Gitta, alité à cause d’une énième crise de paludisme, a imaginé un «centre médical mobile» pour lui faciliter la vie. Avec trois camarades de l’Université Makere de Kampala, ils ont conçu en 2013 un dispositif capable de détecter la maladie à un stade précoce, qu’ils baptisent Matibabu, «centre médical» en swahili.
Le dispositif utilise les émissions infrarouges pour pénétrer la peau et détecter les globules rouges. Pour ce faire, le patient introduit son index dans le «matiscope», un détecteur à infrarouges connecté à un smartphone. L’application est ensuite capable de détecter les globules rouges infectés (ils ont une forme et une structure chimique différentes des globules rouges normaux) et affiche le diagnostic en quelques secondes.
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4 - Un site web pour suivre la résistance aux insecticides
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Les moustiques ne se laissent pas faire. Ils développent parfois des résistances aux insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires et réaliser les pulvérisations dans les habitations. Pour aider les autorités sanitaires à ajuster leurs stratégies d’éradication, une entreprise suisse propose l’IR Mapper depuis 2013. Le site recense les endroits où les moustiques ont développé une résistance aux insecticides grâce à des données issues d’articles et de rapports scientifiques et à une base de données sur la résistance aux insecticides maison.
5 - Les portables pour étudier la propagation de l’épidémie
Autre exemple d’analyse des données : suivre les téléphones mobiles. A partir des données émises par 15 millions d’utilisateurs de mobiles pendant un an, on a pu cartographier les déplacements des utilisateurs par rapport à leur domicile supposé. Les modèles ainsi développés ont ensuite été plaqués sur la dissémination estimée du paludisme.
Une étude qui a permis d’avoir plus d’informations sur les risques encourus un visiteur d’une région spécifique face au paludisme alors qu’il manque parfois d’informations dans les recensements officiels des populations.
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