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Un drone pour inspecter les façades des bâtiments

Un drone longe la façade d'un immeuble de la rue Sherbrooke en plein cœur du centre-ville de Montréal. Au sol, l'équipe qui contrôle l'aéronef photographie méticuleusement l'édifice dans le but de réaliser une inspection générale de l'enveloppe extérieure de l'immeuble.

« Chez Elipto, l'objectif est de développer des applications civiles pour les drones », dit le directeur des opérations de l'entreprise, Antoine Palangié. Il croit que le drone peut devenir un outil intéressant pour améliorer les inspections de façades.

Patrick Masson est spécialisé dans l'inspection d'enveloppes des bâtiments. Son entreprise a fait appel à Elipto pour tester cette nouvelle façon de faire. « Sur ce bâtiment, il n'y a pas de balcon. Si je veux faire une inspection générale, je dois la faire du sol avec des lunettes d'approche, ce qui donne une certaine restriction et une distorsion dans l'image », explique le directeur de la division expertise chez Patenaude-Trempe-Van Dalen.

Le directeur des opérations d'Elipto ajoute que « si vous prenez des images du sol, vous allez avoir des angles morts et être incapable de voir ce qui se passe en surplomb. Quand un inspecteur passe simplement avec un appareil photo, il va repérer de loin ce qui lui semble suspect sur la façade, mais il ne verra pas forcément tout. Tandis que là, on fait une couverture absolument exhaustive du bâtiment », insiste Antoine Palangié.

La loi 122 rend obligatoire l'inspection de la façade de tous les immeubles de cinq étages et plus. Une mesure adoptée pour éviter les tragédies comme cette chute d'un bloc de béton qui avait causé la mort d'une femme en 2009, à Montréal. Antoine Palangié considère que « les inspections d'enveloppes extérieures de bâtiments sont vraiment dans l'air du temps et que le drone est un outil tout désigné pour réaliser ce genre de travaux ».

Opération délicate au centre-ville

Mais faire voler un drone en plein centre-ville, avec la circulation routière et les piétons, demeure une opération délicate. Chaque fois, il faut obtenir le feu vert de Transports Canada. Le pourtour de l'immeuble doit être sécurisé. Il faut éviter de voler dès que le vent se lève, savoir manœuvrer le drone à travers les obstacles et éviter les arbres qui gênent souvent la vue du pilote. « Ça prend un bon pilote bien concentré, et ça prend surtout de bonnes mesures de sécurité », dit Antoine Palangié.

« Pour avoir le droit d'opérer dans ces conditions, Transports Canada passe au crible le dossier qu'on leur rend avant de délivrer le certificat d'opération aérienne spécialisée dont on a besoin. »

Si le drone permet de réaliser une inspection générale très précise, l'utilisation de l'appareil ne peut à elle seule permettre de répondre à toutes les exigences imposées par la régie du bâtiment. Les inspecteurs doivent également faire une inspection détaillée et aller toucher à l'enveloppe de l'immeuble. Selon Patrick Masson, « l'appareil ne permet pas de faire l'inspection détaillée. On doit donc quand même faire une inspection avec nacelle ou une grue avec un panier. »

Le drone fournit néanmoins une quantité d'informations précieuses. Lors de l'opération de la rue Sherbrooke, le drone a pris plus de 5500 photos de haute résolution qui permettent même d'analyser en 3D l'état de l'enveloppe de l'immeuble.

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