Des drones qui jouent au robot Curiosity

Mise en oeuvre sur Mars, à 55 millions de kilomètres de chez nous, une technologie inaugurée par le robot Curiosity va peut-être permettre de rendre de fiers services en étant greffée sur des drones. La Nasa travaille avec la Pacific Gas & Electric, une agence qui distribue du gaz à 16 millions de foyers autour de San Francisco, pour adapter les capteurs ultra-sophistiqués qui ont permis à Curiosity de détecter la présence de méthane sur la planète rouge, suggérant ainsi la présence de vie, ce gaz étant le plus souvent produit par des micro-organismes. Efficaces renifleurs, ces spectromètres lasers pourraient, une fois installés sur des drones, détecter sur terre les fuites autour des pipelines - voire des habitations - par lesquels transitent le gaz de ville. Ces capteurs seraient mille fois plus sensibles que les actuelles méthodes de détection, infiniment plus rapides et, last but not least, coûteraient beaucoup moins chers qu'envoyer des équipes inspecter les pipes, parfois dans des zones très difficiles d'accès.

Le réseau d'alimentation en gaz des Etats-Unis souffre d'un sous-investissement chronique qui a accéléré le vieillissement des installations.En 2010, une explosion accidentelle a fait 8 morts. La FAA (Federal aviation administration, équivalent de l'Aviation civile), qui attribue au compte-goutte des autorisations pour utiliser des drones à des fins professionnelles, a donné l'an dernier son feu vert à une autre agence de distribution de gaz californienne, à San Diego, pour qu'elle engage une expérimentation de surveillance de son réseau en utilisant des drones. Mais celle-ci n'a pas intégré les super-capteurs du robot Curiosity. Pour la Nasa, qui tire des revenus non-négligeables de ses brevets, il s'agit de valoriser sans tarder des innovations ayant déjà fait la démonstration de leur efficacité.