En 2015, les drones civils deviendront ultraprécis
Décembre 2013, le patron d'Amazon Jeff Bezos annonce son désir de révolutionner son système de livraison par l'utilisation d'une flotte de drone entièrement automatisée : Amazon Prime Air. Le groupe de e-commerce ouvre alors la marche à un nouveau marché. Mais nous ne sommes qu'au début de l'usage des drones, et leurs technologies nécessitent encore de lourdes améliorations. Beaucoup d'acteurs se sont mobilisés autour du développement des drones et s'investissent dans l'évolution de ces aéronefs. C'est notamment le cas en région aquitaine, où le Cluster Aetos (en partenariat avec Thalès, le conseil régional d'Aquitaine et le pôle de compétitivité dans le drone civil) est né en 2010 autour de ces technologies. Il regroupe aujourd'hui pas moins de 80 entreprises, laboratoires de recherche et universités, tels que Aeroconseil (groupe Akka Technologies), Robosoft, Saft, Thalès, ou encore l'Inria. Jean-Marc Bolleau, responsable du Cluster Aetos, mentionne deux principaux défis technologiques à relever en 2015 demandés par ses clients : les capteurs et les charges utiles. "En novembre 2014, lors du Colloque "Présent et futur des drones civils", les grands opérateurs actuels ont donné la conclusion qu'aujourd'hui, nous n'avons pas trouvé tous les capteurs nécessaires pour leurs différentes missions, comme dans le BTP ou la surveillance", explique l'expert. Et de préciser : "Dans la surveillance d'ouvrage, pour aller voir les microfissures, nous n'avons pas les capteurs adaptés. Ni pour vérifier qu'à l'intérieur du béton la ferraille est toujours en bon état. Et ni pour différencier la végétation au bord des routes." Et deux défis technologiques se cachent derrière ces capteurs : leur développement et surtout leur miniaturisation. Car actuellement, la réglementation au niveau du poids de l'aéronef civil est d'être sous les 25 kilos. Une masse dont Jean-Marc Bolleau à l'espoir de dépasser dans les années à venir, car celui-ci travaille au besoin du client : "Si le client me dit aujourd'hui qu'il souhaite de plus gros capteurs, Aetos est prêt à travailler sur des gros drones. En fait, on a tous l'espoir de grossir les drones." Autre défi technologique lié au premier : les charges utiles, c'est-à-dire tous les appareils électroniques permettant l'autonomie de vol du drone. Cela passe par les capteurs (électronique et électromagnétiques), la batterie et même les matériaux du drone. Ce qui permet au drone de voler plusieurs heures et de résister aux conditions météorologiques (notamment en se repositionnant lorsqu'il détecte sa dérive). Au cours de l'année 2015, une autre évolution va être suivie de très près par les utilisateurs de drones : la législation. Pour Florent Marandon, patron de la société Drone RC, "C'est un arrêté d'avril 2012 qui est en vigueur pour la réglementation des drones. Mais il n'est pas clair, chaque pays a sa réglementation spécifique. Si on sort de l'échelle nationale, ça devient compliqué pour nous. Elle devrait être homologable dans chaque pays." Séverine Fontaine